Comparez vous aux autres, c’est bien! Mais de la bonne façon

Le besoin de se comparer aux autres est tout à fait normal. C’est ce qui a permis, en outre, aux sociétés de se développer. Ça fait partie de la nature humaine.

Si on ne se comparait pas aux autres alors :

  • on ne pourrait pas vivre en groupe
  • chacun laisserait libre cours à ses envies
  • Les gens s’en ficheraient d’être accepté ou non

Nous comparer aux autres nous permet de nous ajuster, et ainsi d’être dans la norme, d’être accepté.

Mais il ne faut pas que cette comparaison en devienne pathologique, qu’elle prenne toute la place dans votre esprit. Si vous vous comparez sans cesse aux autres, vous finissez par oublier ce que vous vous voulez au fond de vous. Vous vous ajustez sans cesse aux autres et en oubliez vos propres besoins, votre propre personnalité, votre identité. Tout est question de dosage, un peu de comparaison est utile pour ne pas être en marge de la société. Ne jamais se comparer aux autres ferait de vous un marginal, mais trop se comparer aux autres nuit au bien-être.

 

Alors est-il bien de se comparer aux autres ?

L’envie est une réaction normale de l’être humain. Elle permet d’améliorer nos conditions de vie, si  nous n’avions pas de désir nous ne réaliserions rien. La comparaison avec les autres peut pousser à l’action. Elle est inscrite dans nos gênes, c’est normal d’être parfois envieux, ça fait partie de l’évolution.

Exemple:  Mr Australopithèque revient de la chasse avec un gros mammouth pour nourrir toute sa famille. La voisine de la grotte d’à côté est alors envieuse. Elle veut la même quantité de nourriture pour ses enfants. Alors elle encourage son mari à ramener autant de mammouths que le voisin sinon elle ira voir ailleurs. Dans un sursaut d’orgueil notre homme des cavernes part à la chasse. Il se motive à chasser beaucoup plus que les jours précédents, il est motivé à ramener lui aussi un gros mammouth. Ce genre de comportement a donc permis d’assurer les besoins alimentaires de nos hommes des cavernes. Et même de les dépasser, permettant ainsi l’augmentation de la taille du cerveau au cours de l’évolution.

Je parle ici de l’alimentation mais l’envie a poussé bien des hommes à se dépasser et nous a permis de connaitre l’évolution technologique que nous avons aujourd’hui.

 

Utilisez la comparaison pour mieux vous connaitre

Donc si vous vous surprenez à être envieux parce que votre voisin a une plus belle maison que vous, un meilleur salaire ou autre:

  • Reconnaissez à vous-même que vous êtes envieux, que c’est une réaction normale et incontrôlable. Vous n’avez pas de contrôle sur son apparition.
  • Par contre vous avez le contrôle sur la façon dont vous y répondez. Vous pouvez y répondre de manière négative en vous comparant, en vous sentant nul, inférieur.
  • Ou alors y répondre de manière positive : faites en une émulation qui vous encourage à développer vos compétences.

De plus les envies que nous ressentons nous fournissent de précieux renseignements sur ce qui est important pour nous dans  la vie. Si vous êtes très envieux de quelqu’un c’est probablement que la qualité/la chose qu’il possède fait partie des éléments qui sont importants pour vous dans la vie.

Voyez ce qui vous rend envieux, les domaines où vous vous comparez le plus aux autres et ça vous donnera des renseignements sur vous-même, ça vous permettra de mieux vous connaitre.

 

Le complexe d’infériorité

Il faut savoir qu’on est toujours inférieur à quelqu’un dans un domaine. Ce n’est pas pour autant que l’on doit se sentir inférieur.

Il  y aura toujours des personnes meilleures que nous dans tel ou tel sport, plus beau/belle que nous, meilleure à l’orale, etc. Vous rencontrerez toujours des personnes meilleures ou plus compétentes que vous dans tel ou tel domaine. Et heureusement. Au lieu de vous comparer aux autres et de vous sentir inférieur, utilisez les comme modèles, en tout cas pour les domaines que vous pouvez améliorer (si vous vous comparez à quelqu’un qui est plus grand que vous et que vous aimeriez bien faire la même taille, ce n’est pas la peine de dépenser de l’énergie à vouloir atteindre la même taille).

Mais si c’est quelqu’un dans votre boulot qui est très bon techniquement par exemple, ou quelqu’un de votre entourage qui arrive à s’attirer la sympathie des gens, juste regardez comment il/elle procède. Inspirez-vous de cette personne.  Pas à en devenir des fans non plus et la vénérer, juste une source d’inspiration, un modèle vers quoi tendre.  Cette personne a certainement développé telle ou telle qualité ou compétence avec l’expérience. A un moment donné elle était au même stade que vous, c’est juste qu’elle a un peu d’avance technique sur vous à l’heure actuelle. Elle a peut-être consacré plus de temps et d’énergie à développer cette compétence donc c’est normal.

 

Le complexe de supériorité

Il y aura toujours des gens bien plus avancé que vous dans certains domaines et qui en savent beaucoup plus.  Mais cela n’empêche pas de vivre sa propre vie, c’est même inspirant d’avoir ces gens-là. Etre dans la situation inverse doit être assez perturbant. Imaginez-vous un instant le meilleur dans tous les domaines, le plus compétent techniquement,  le plus beau, le plus fort physiquement de toute la Terre. La personne la plus aboutie n’ayant jamais vécu sur Terre. Situation hypothétique bien sûr.

Eh bien ça doit être juste chiant d’être comme ça, personne auprès de qui apprendre quoi que ce soit. Tous les autres sont juste là à vous admirer. Plus rien vers quoi tendre. Vous êtes seul au final avec votre perfection, un sorte de Dieu dont sa seule référence serait lui-même, n’ayant pas besoin des autres. Ce n’est pas une situation enviable, je ne sais pas pour vous mais moi ça ne me fait pas rêver. Donc oui à utiliser la comparaison positive pour tenter de s’améliorer, de progresser dans tel ou tel domaine de compétence. Non à vouloir être parfait, supérieur aux autres.

 

Ne pas se comparer aux autres mais à soi-même

La meilleure personne à qui vous comparer, la meilleure référence que vous ayez, ça reste vous-même. Si vous avez une seule personne à qui vous devriez vous comparer c’est juste vous. Comparez-vous à la personne que vous étiez il y a quelque mois, quelques années et évaluez vos progrès comme cela. N’allez pas chercher des références extérieures. Les références extérieures vous serviront à vous instruire auprès d’eux et non à se comparer aux autres. La seule personne à qui vous pouvez vous comparer c’est vous, suivez votre propre évolution.

De plus, essayez de voir la globalité de la personne et pas seulement la partie dont vous êtes envieux. Ce n’est pas parce que votre voisin a une plus jolie pelouse que vous, une belle femme, des enfants gentils qu’il est plus heureux que vous. Il y a la partie que vous voyez, que vous interprétez et le reste de leurs vies. Ce que vous voyez d’eux et ce qu’ils vous montrent ne veut absolument rien dire sur leur niveau de satisfaction avec la vie qu’ils mènent.

Peut-être qu’eux même se comparent à un autre voisin ayant tout en encore mieux. Et ils peuvent avoir leurs propres problèmes personnels. Donc prenez du recul par rapport à ce que vous voyez et vos premières impressions. Regardez toutes ces stars qui affichent à la télé leur vie rêvée, mais l’envers du décor est bien moins sympa. Combien d’entre elles se droguent et sont très instable psychologiquement? il y en a tout un tas.

Prenez du recul par rapport aux choses que les autres vous montrent d’eux, ce n’est qu’une petite partie de leur réalité quotidienne.

 

Le rôle des médias dans le sentiment d’infériorité

Un autre point important à avoir en tête, quand on parle de comparaison et d’infériorité, est la mondialisation et le rôle des médias. L’être humain a un besoin d’importance, un besoin profond de se sentir reconnu par les autres.  Autrefois, il était plus facile d’être considéré par les autres. Dans un village, le médecin était apprécié de tous, de même pour les instituteurs. L’importance de leur métier était reconnue et ils en tiraient de la reconnaissance. Les standards, les références étaient ceux-là, on se comparait à ces personnes-là. Aujourd’hui si vous êtes médecin ou prof, vous n’en tirez certainement pas la même reconnaissance. La plupart des gens vivent dans des grandes villes donc encore une fois les références se sont relevées. On se compare à un plus grand nombre de personnes donc la barre est plus haute.

L’apparition des médias renforce et relève aussi ces standards. On nous parle beaucoup de la réussite fulgurante de jeunes entrepreneurs, milliardaires avant la trentaine. On voit toutes ces stars du football et hollywoodiennes gagner des millions. Ils inondent les médias de leur présence. Entre le médecin de campagne d’autrefois auquel nos aïeux se comparaient et nos stars engendrant des millions, il y a tout un monde. Nous regardons la télé, suivons les informations, les événements sportifs, Instagram, Facebook et suivons la vie de gens que nous n’avons jamais rencontré. Et c’est eux qui deviennent nos références. La comparaison est dure à tenir. Et pourtant quel pourcentage de la population représente ces ultras riches? Environ 0,01% je dirais.

 

Se comparer aux autres, mais pas aux stars

Alors pourquoi prendre comme référence des gens qui représentent un pourcentage si faible. La majorité de la population mondiale ne vit pas comme ces gens-là et n’engendrent pas ces sommes d’argent colossale. Donc changeons nos références. Et surtout nos critères de comparaison. Qu’est ce qui est véhiculé dans les médias aujourd’hui mais aussi dans la société ? L’argent, la réussite fulgurante, la compétition, l’individualisme. Est-ce des valeurs conduisant à une vie épanouissante ?

La barre est actuellement placée trop haute avec les médias. Pour ne plus se comparer aux autres et en souffrir: revenons à des modèles réels, que nous côtoyons, plus proches de nous et qui véhiculent des valeurs plus nobles.